Descripción:
XXXIe Colloque International de l’AFUE: Le petit et le bref : approches discursives diverses
Université de Murcie, 19-21 avril 2023
Appel à communications
Le XXXIe Colloque annuel de l’Asociación de Francesistas de la Universidad Española (AFUE) aura lieu, en présentiel, du 19 au 21 avril 2023, à l’Université de Murcie, sous le thème
« Le petit et le bref : approches discursives diverses ».
L’ambition de cette nouvelle édition du Colloque de l’AFUE – qui reprend en partie l’idée proposée lors du Colloque qui se tint à Murcie en 1996, « Aproximaciones diversas al texto literario / Approches diverses du texte littéraire » – est donc d’inviter les chercheurs à prolonger la pensée et à approfondir l’analyse du petit et du bref à partir d’un corpus de travail divers, étendu à la littérature, la linguistique, la didactique et la traduction, sans oublier leur rapport avec les nouvelles technologies, les médias et les réseaux sociaux. Le colloque sera aussi l’occasion de faire nos adieux et de rendre un hommage sincère à notre chère collègue Concepción Palacios Bernal, qui prendra sa retraite en 2023, après une longue carrière consacrée principalement au récit bref dix-neuviémiste et plus largement aux Études Françaises.
Si l’on tente de revenir aux origines de la notion de bref depuis Aristote et Platon et d’en retracer l’histoire jusqu’à aujourd’hui, on en constate sa nature problématique. En effet, le concept de brièveté est relatif et élastique : le bref ne l’est jamais que par rapport à quelque chose ; tout dépend du repère retenu pour sa comparaison. De plus, sous des dénominations diverses comme récit court, récit bref, contre-récit, récit minimal, microrécit ou microfiction, le bref a été pratiqué au fil des siècles à travers une multitude de formes discursives, tant collectives qu’individuelles, rendant difficile toute tentative d’en cerner les limites et d’en donner une définition unanime. En outre, la confusion entre bref et court a donné lieu à un regroupement très hétéroclite d’objets de langage sous la catégorie de « formes brèves » ayant pour seul point commun leur « petite » dimension : exemplum, lai, fabliau, épigramme, fable, nouvelle, conte, légende, lettre, pamphlet, poème en prose, chanson, haïku, bribe/fragment, note, proverbe/dicton/adage, sentence/maxime/aphorisme, devise/mot d’ordre/slogan, anecdote, portrait, jeu d’esprit, énigme/devinette/charade/rébus, virelangue, coupure de presse, ou plus récemment podcasts ou énoncés sur Twitter, pour n’en citer que quelques exemples. Non seulement ce critère ne permettrait pas de saisir la complexité d’une telle notion – qui ne se laisse enfermer ni dans un genre, ni dans une forme (Carpentari-Messina, 1996) –, mais les théoriciens de la brièveté, tels que Montandon, Roukhomovsk, Tourette ou Dessons, en sont venus à une thèse consensuelle : « le bref n’est pas le court » (Dessons, 2015 : 43). En effet, la
brièveté est une notion qui relève du domaine de l’énonciation. Puisque le temps s’inscrit dans le langage par le biais de la concaténation des unités, parler d’un texte « bref », c’est mettre en évidence le temps de l’écriture ou celui de la lecture. Le court, quant à lui, qualifie le caractère dimensionnel de l’écriture. Ainsi, puisque les contributions récentes s’attachent essentiellement à la stylistique et à la poétique de la brièveté considérée comme temps de parole – tel est le cas notamment des études de Dominique Rabaté, « Du récit et de la brièveté » (1993) ; du Colloque « La brièveté », organisé à l’Université de Sfax (Tunisie) en 2017
; ou encore des contributions au volume
Réinventer la brachylogie, entre dialectique, rhétorique et poétique (2020), sous la direction de Patrick Voisin –, nous voudrions y joindre une réflexion sur « le petit », en tant qu’espace d’écriture et motif littéraire, notre démarche se situant à la croisée des notions d’espace et de temporalité.
Bien qu’ayant signalé la difficulté à définir le bref, il semblerait toutefois que depuis l’Antiquité, les théoriciens aient distingué deux champs principaux d’application : la stylistique et la rhétorique. Du point de vue du style, il s’agirait d’un effet à classer parmi les figures telles que l’ellipse, et l’asyndète ; et du point de vue de la rhétorique, il impliquerait, aux côtés de la clarté et de l’absence de répétitions inutiles, une justesse de la narration.
Même si le sujet est ancien – rappelons l’essor des formes brèves au XIXe siècle qui y est simultané au développement de la presse –, force est d’admettre que notre monde moderne nourrit un intérêt tout particulier pour la parole brève. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) ont produit une variété infinie de modèles textuels brefs : messages SMS et WhatsApp, courrier électronique, statuts sur Facebook ou Instagram – associés au pouvoir de l’audiovisuel –, tweets, blogs, clips, spots publicitaires, discours journalistiques, podcasts. Il serait donc intéressant de s’interroger sur les implications pragmatiques, sociolinguistiques ou psycholinguistiques d’une rédaction dont les caractères sont limités. Dessons postule d’ailleurs que la manière brève répond aujourd’hui à une « logique intellectuelle et affective déterminant une façon d’être » (2015 : 43), prouvant ainsi que le bref répond à des besoins discursifs et énonciatifs concrets.
Le « petit », quant à lui, permet de penser les formes brèves d’écriture du point de vue de l’espace. Envisagé en tant qu’écrit, le texte se présente comme un objet linguistique qui occupe un espace, espace lisible avant tout, constitué à partir des signes du texte, mais aussi espace visible, en raison des effets de mise en page et des jeux typographiques. Le « petit » est aussi tantôt convoqué dans les textes en tant qu’objet de la vie courante, tantôt en tant que sujet en soi sous des formes variées. Partenaire onirique des rêveries des poètes, il a également permis aux philosophes et aux hommes de savoir d’interpréter le monde réel par la création de cosmos miniaturisés. Sa nature est incontestablement double, voire paradoxale ; en effet, dès que l’on rêve ou l’on pense dans le monde de la petitesse, tout s’agrandit, l’immensité se loge fréquemment dans la miniature. C’est pourquoi, à l’instar du bref, les critères qui permettent de l’identifier s’entrecroisent le plus souvent.
Partant donc des questions soulevées ci-dessus, et toujours circonscrites à l’univers français et francophone, les contributions à ce colloque s’inscriront dans l’un des axes thématiques suivants. Quelques pistes de recherche y sont fournies à titre d’exemple :
- Pratiques littéraires du petit et du bref : Nomenclatures et typologies ; images et représentations ; poétique et stylistique ; approches en perspective diachronique.
- Le petit et le bref dans le domaine linguistique : Brièveté et économie du langage ; parties constitutives du texte (macrostructure ; superstructure ; microstructure textuelle) ; oralité versus écriture ; orthographe et correction grammaticale dans les réseaux sociaux ; exploitations dans le domaine du FOS.
- Le petit et le bref et les enjeux de la traduction : Stratégies de traduction ; traductions de spécialité ; traduction automatique ; traduction au carrefour des cultures.
- Nouvelles technologies et implications didactiques du petit et du bref : Rapport texte et image dans l’enseignement de la langue française ; TIC pour l’enseignement/apprentissage du FLE ; pratiques actuelles et diffusion à travers les médias et les réseaux sociaux (du SMS au WhatsApp, courrier électronique, blogs, podcasts, tweets, Instagram).
Présidence d’honneur :
Concepción Palacios Bernal.
Coordination générale :
Elena Meseguer Paños et Pedro Salvador Méndez Robles.
Secrétariat :
Comptabilité : Isaac David Cremades Cano.
Communication : Lydia de Haro Hernández.
Diffusion et nouvelles technologies : Marine Abraham et Elena Macías Otón.
Comité organisateur :
Pedro Baños Gallego, Magali Fernández, Mª Paz Jiménez Caparrós, Edurne Jorge Martínez, Mª José Ros Manzanares et Antonio José de Vicente-Yagüe Jara.
Comité scientifique :
Xavier Blanco Escoda (Universitat Autònoma de Barcelona)
Aurélia Cervoni (Sorbonne Université, France)
Claude Duée (Universidad de Castilla-La Mancha)
María Mercedes Eurrutia Cavero (Universidad de Murcia)
M. Carme Figuerola Cabrol (Universitat de Lleida)
Francisco González Fernández (Universidad de Oviedo)
María Luisa Guerrero Alonso (Universidad Complutense de Madrid)
María José Hernández Guerrero (Universidad de Málaga)
Yvon Houssais (Université de Franche Comté, France)
Ignacio Iñarrea Las Heras (Universidad de La Rioja)
Elena Llamas Pombo (Universidad de Salamanca)
Montserrat López Díaz (Universidade de Santiago de Compostela)
Dominique Neyrod (Le Mans Université, France)
Ignacio Ramos Gay (Universitat de València)
María Gloria Ríos Guardiola (Universidad de Murcia)
Catherine Sablé (IMT Atlantique, Campus de Brest, France)
María Elena Sánchez Trigo (Universidade de Vigo)
Mercedes Sanz Gil (Universitat Jaume I)
Frederik Verbeke (Universidad del País Vasco – Euskal Herriko Unibertsitatea)
Marc Viémon (Universidad de Sevilla)
Les propositions de communication sont à envoyer à l’adresse
afue2023@um.es, en remplissant la
fiche d’intervenant.
L’appel à communications pour le colloque est ouvert
du 15 septembre au 15 décembre 2022.
Une fois les propositions de contribution acceptées par le comité scientifique, les participants disposeront de 20 jours pour compléter le formulaire d’inscription au colloque et effectuer le virement bancaire.
La durée prévue pour chaque communication est de vingt minutes.
Les langues du colloque sont le français et l’espagnol.
Il est prévu que les travaux présentés oralement au colloque soient publiés dans la revue
Anales de Filología Francesa, édité par l’Université de Murcie, qui consacrera exceptionnellement son numéro 31 de 2023 aux actes du colloque. Pour y être publiées, les contributions devront respecter scrupuleusement les normes d’édition de la revue et passer une expertise à l’aveugle de deux spécialistes. Pour soumettre un texte à évaluation, il sera nécessaire de s’inscrire sur la plateforme OJS de la revue.
Dates butoirs :
- Du 15 septembre au 15 décembre 2022 : Envoi des propositions de communication.
- 15 janvier 2023 : Réponse d’acceptation des propositions de communication.
- 10 février : inscription au colloque et virement bancaire.
- 30 mai : réception des travaux susceptibles d’être publiés dans le volume des actes.
Pour tout renseignement complémentaire, veuillez nous contacter par courriel à l’adresse
afue2023@um.es et visiter le site du colloque :
http://eventos.um.es/go/afue2023.
Fechas importantes:
- 15/12/2022 - Envío de propuestas de comunicación
- 15/01/2023 - Respuesta de aceptación de propuestas de comunicación
- 10/02/2023 - Fin del primer plazo de inscripción (para participantes que presenten comunicación)
- 01/03/2023 - Fin del segundo plazo de inscripción (resto de participantes)
- 30/05/2023 - Recepción de trabajos para publicación en volumen de actas
Tópicos / Temas:
- Prácticas literarias de lo pequeño y lo breve
- Lo pequeño y lo breve en el ámbito lingüístico
- Lo pequeño y lo breve y los retos de la traducción
- Nuevas tecnologías e implicaciones didácticas de lo pequeño y lo breve